Il y a 1500 ans, sous les ordres de l'empereur Xiaowen, le monastère de Shaolin est fondé au pied de la montagne sainte Sonshan par le moine indien Bao Tuo.
30 ans après la fondation du monastère, Bodhidharma, un moine appelé Ta Mo par les chinois, s'installe au temple pour développer une nouvelle forme de boudhisme. On raconte que parvenu au Monastère Shaolin, Bodhidharma resta neuf ans en méditation face à un mur, pour abstraire l'idée du monde extérieur. Afin de garder l'équilibre, il développe différents exercices, aujourd'hui à la base des arts martiaux actuels.
Pendant les années prospères du temple, il y a environ 1300 ans, près de 1500 moines habitaient le monastère. 500 moines combattants avaient pour rôle de défendre le lieu contre les animaux sauvages et les brigands. Ils développent alors une technique de combat nouvelle, la boxe shaolin, imitant les mouvements des animaux.
L’Empereur Lu Shimi de la Dynastie Tang, impressionné par ces nouvelles techniques, fait du temple une école spécialisée dans la formation des moines combattants. Cependant, les arts martiaux servaient uniquement à la défense du monastère et à l’entraînement physique.
Le temple originel fut pillé, détruit et reconstruit plusieurs fois. Les Mandchous le détruisirent vers 1650 et massacrèrent presque tous les moines. Le temple ne fut pas rebati avant 1800.
Les survivants, dispersés, se réfugièrent dans d’autres monastères et enseignèrent les arts martiaux pour subsister. La technique Shaolin resta dans la clandestinité pendant près de 350 ans. Les moines créèrent des alliances et groupes secrets tels que le “Lotus Blanc”, le “Pa Kup” ou le “Boxeur”.
Depuis la création de la discipline, plus de 172 exercices différents de boxe Shaolin ont été développés. 36 exercices internes et externes forment une combinaison, qu’on appelle les 72 arts martiaux manuels Shaolin.
En 1928, pour des raisons politiques, le monastère est incendié par les gardes rouges et l’ensemble des textes fondateurs détruits. Mais les techniques et mouvements, pratiqués par un grand nombre d’adeptes, ne pourront plus disparaître.
Depuis les années 80, le monastère, lieu magique et mysterieux, jouit d’une reconnaissance mondiale (plus de 2 millions de touristes par an). La génération des moines actuels s’attèlent à sauvegarder ces arts et traditions ancestraux et à en développer de nouveaux.